it's called destiny (jules&milo)

Allez Milo, tu peux le faire, monte dans cette voiture. Tu n'as pas le choix. Tu regardes la voiture. Tu ne peux pas. Enfin si, bien sûr que tu peux, mais tu n'as pas le courage. Ce que tu as, ce n'est pas suffisant. En fait, tu n'as rien. Tu as peur. Tu n'as pas le courage. Tu n'as pas la foi. Tu t'avances, tu as fait un pas. Le chauffeur te regarde bizarrement, il ne sait pas. Personne sait. Quand tu dois monter dans une voiture, c'est toujours le même cinéma : les autres te regardent alors que tu flippes comme un gosse. Non, ils ne savent pas que de monter une voiture, ça te fait peur comme jamais. Ils ne savent pas que toute ta famille est morte ainsi. Une collision et boum, tu dis au revoir à tout. C'est triste. La vie est triste, Milo, putain. Tu dois faire un effort, tu ne peux pas rester ici à ne rien faire. Tu dois te rendre à l'université et tu as besoin d'une voiture pour cela. Milo, monte dans cette voiture, bordel. Fais-le. Tu n'es pas une chochotte. Tu fais ta chochotte. Tu fais ton fragile. T'es fragile, mais tu n'es pas une chochotte. T'es toujours en vie. T'es un rescapé. La vie, la triste vie que tu as, elle a décidé de te donner une chance que ta mère et ta sœur n'ont pas eu alors tu dois la saisir. Tu montes, enfin, dans cette foutue voiture. T'entends le moteur et là, tu ne peux pas t'empêcher de te cacher sous ta capuche en tenant ta ceinture. Tu as très peur. Tu as peur que la voiture s'écrase, tu as peur qu'elle quitte la route ou qu'elle fonce dans les autres. Tu te demandes quand tu seras arrivé. Quand la voiture s'arrêtera vraiment. Quand tu pourras sortir et respirer. Quand tu n'aurais plus peur. Bref, tu veux sortir.

Monsieur, nous sommes arrivés. Tu relèves la tête, enlevant ta capuche au passage. Tu payes l'homme et sors immédiatement en le remerciant au passage. C'est rare que tu prennes la voiture. Tu la prends si tu n'as pas le choix. Là, tu avais tes valises, tu avais tes affaires et tu ne te voyais pas marcher jusqu'ici avec tout ton bordel. Tu récupères d'ailleurs tes valises et tu vas t'installer. Après avoir fini ton rangement, tu décides de faire le tour de l'université. Histoire de repérer les lieux. Tu peux rester ici, mais tu n'en as pas envie. T'as besoin d'air, tu as besoin de te vider l'esprit. Parce que la photo que tu as entre les mains, elle ne t'aide pas du tout. Elles sont souriantes. Elles l'étaient. Ensuite, l'accident à tout gâcher. Il y a des mois, tu as perdu ta famille, Milo. Tu dois avancer, mais, tu n'y arrives pas. C'est impossible.

Il y a du monde. C'est ta première pensée. Il ne fallait pas s'attendre à ce qu'il y ait juste quelques personnes à l'extérieur. Tu fais des réflexions connues quand tu le veux. Tu regardes aux alentours, tu regardes partout sauf devant toi et c'est à cause de ça que tu bouscules quelqu'un. Bordel Milo, fais attention. Tu soupires et lèves la tête vers la personne que tu as, malheureusement, bousculer. '' Je.. Je suis désolée. Je.. Je ne.. Enfin, je ne faisais pas attention. " Tu parles, encore et encore. Mais, tu ne te rends même pas compte que tu connais la personne que tu as bousculée. Jules.

" Tu pouvais quand même faire attention... "C'est vrai, tu aurais pu. Mais tu es un garçon distrait. Tu es, jour comme nuit, dans tes pensées et cela ne t'aide pas. Ce n'est sûrement pas la dernière fois que tu bousculeras quelqu'un sans le vouloir, c'est fréquent, ça pourrait même devenir normal pour toi. Tu t'empresses de t'excuser, t'es assez poli pour le faire, t'en es capable. T'es capable de sortir quelques mots de ta bouche, même si l'on aurait dit un garçon tout timide. C'est ce que tu es, tu es un garçon timide qui s'inquiète et qui a peur de tout et de rien. T'es vraiment un cas désespéré. Elle n'a pas l'air contente, en même temps, qui le serait ? Tu te fais bousculer, tu n'es pas content. Enfin, les autres. Toi, tu traces ta route, directement. T'es bizarre, on s'habitue à cette bizarrerie que tu es. Tu perds tes mots, tu bégayes, tu stresses. Tu souffles, tu n'en peux plus de ta personne. Tu dois faire attention, la prochaine fois. Pour que ça n'arrive plus. " Je sais, mais... Je suis vraiment désolé. " Tu ne fais que t'excuser. Tu ne peux pas lui faire la morale puisque tu es le fautif. Tu baisses la tête, t'es fragile, tu te renfermes pour rien. T'aurais pu faire attention pleins de fois, mais tu n'as jamais jugé bon de le faire. Tu devais t'en douter.

Tu relèves la tête quand on prononce ton prénom. Tu ne t'y attendais pas. Tu vois Jules. Là, t'es définitivement perdu. T'es surpris. T'es choqué. T'es heureux. T'as envie de sourire, mais tu te sens toujours peureux. T'es mélangé, t'as trop d'émotions pour ton corps. Tu souffles, t'es content que ce soit elle, finalement. Elle s'interroge, comme toi. " Jules ? " Dans ta voix, on peut entendre la surprise. Tu te demandes ce qu'elle fait ici, tu ne savais pas. C'est une grande surprise et t'es assez content que ce soit ta surprise. Tu hausses les sourcils, tu ne l'as plus vu depuis longtemps. Cela n'empêche pas aux souvenirs de remonter. Tu te vois gosse, tu te vois jouer avec elle, tu te vois grandir. Jules, c'est un peu la fille merveilleuse qui te faisait tout le temps sourire. Tu l'aimais beaucoup Jules. Ensuite, il y a eut l'accident et là, tout a changé. Tu es resté dans ton cocon, t'étais presque seul. " Je.. Bah, l'université ? Comme toi, je suppose ? " Tu as compris où elle voulait en venir, tu n'as pas besoin de plus pour comprendre. Tu connais Jules. Tu la connais depuis un bout de temps.

"T'inquiètes pas.. Y'a pas mort d'homme"  Tu hoches la tête, la fille a l'air de s'être calmée, pour ton plus grand bonheur. Tu n'aimes pas rendre quelqu'un fâché, en fait. Tu ne peux donc pas t'empêcher de t'excuser. C'est plus fort que toi. T'es comme ça depuis tout petit. Enfant, ton père te disait de t'excuser auprès de ta mère quand tu faisais des conneries,t'as peu de souvenirs de ton père mais cela t'a marqué. Au fur et à mesure, c'est devenu normal et instantané. C'est une partie de ton éducation, ton père était sûrement un bon père, bien que tu n'ai plus de souvenirs. Tu en as beaucoup trop peu. Tu relèves ta tête et tu fais des gros yeux en voyant Jules. Jules, elle t'a énormément manqué. Tu ne l'as plus vu depuis des années, des années beaucoup trop longues à ton goût. T'es quand même content qu'elle ne t'ai pas connu quand tu faisais ton salop avec ton beau-père ou encore, quand tu étais dans le coma. Tu regrettes cet accident mais t'es content qu'elle n'est pas été là. T'aurais pas aimé  le fait qu'elle te voit dans un tel état. Presque mort. D'après tes potes, c'était horrible comme attente et moralement, ça ne le faisait pas. Bref, de la revoir, ça te faisait plaisir. La surprise en la voyant se faisait ressentir, elle t'avait manqué, son sourire, son visage, tout. Sa voix, même. " Oui. Je suis ici depuis une heure et demi environ. Et toi ? " Tu parles mieux, elle a ce truc qui arrive à te faire cet effet, celui d'être bien. Même si tu ne l'es pas vraiment. Mec, tu vas pas bien du tout mais tu ne veux pas lui montrer, pas à elle. Tu souris et te décides de la prendre dans tes bras. " Je suis content de te revoir, Jules. Tu m'as manqué. " Tu la serres. Le fait de l'avoir à tes côtés, ça va t'aider, tu en es presque sûr. Tu repenses à tout. A quand vous étiez encore de petits gosses qui ne se souciait de rien et ces pensées te firent sourire. Tu étais bien. De l'avoir dans tes bras, ça te faisait du bien.

"Depuis un an…" Pour toi, un an, c'est déjà beaucoup. Tu ne savais même pas qu'elle étudiait ici et tu te sentais minable de ne pas le savoir. En fait, tu aurais aimé garder contact avec elle, sauf que les événements ont fait que tu t'es écarté de tout le monde. Même de Jules et ça, tu pensais que jamais ça ne pourrait être possible. Pourtant, c'est arrivé et tu as regretté. Aujourd'hui, tu vois ça comme une sorte de seconde chance. Parce que oui, tu penses que d'avoir Jules dans ta vie, c'est une chance. " Oh. Et alors ? Tu te plais ici ? " Tu te dis qu'elle a du se faire énormément d'amis en un an. Tu la connais, elle n'est pas du genre à rester seule. Du moins, c'est ce que tu penses. Les gens changent et tu en es la preuve vivante. Garçon souriant, toujours près à s'amuser, jamais triste, tu n'es plus ce gars. T'aimes toujours t'amuser, c'est en toi, la seule chose qui change, en fait, c'est que tu ais fait face à la mort mais que tu l'as contourné. T'as failli mourir, mais non, tu es toujours là. Tu profites, certes, sauf que tu le vis mal. Tu ne le dis à personne. T'es un gars qui a ses choses à cachées, désormais. Tu prends ton amie dans tes bras, là, on peut dire que tu profites. Tu souris comme si tu étais aux anges. Elle t'avait manqué et c'est peu dire face à ce que tu ressens. C'est la fête dans ta tête. T'es vraiment content de la retrouver. " J'aurais été déçu du contraire. " Tu lâches un petit rire, la gardant dans tes bras. Tu ne l'as plus vu depuis des années, t'as le droit de lui faire un énorme câlin de retrouvailles. Et encore mieux, tu rigoles. Tu rigoles rarement mais elle arrive à te faire rire. Drôle. Ouais, ça te fait drôle. C'est moins commun ces temps-ci. Alors que d'habitude, t'es ce genre de gars qui éclate de rire aux moindres gestes. Tu souris, t'as l'impression qu'elle est toute fragile, toute douce. Même cela t'avait manqué. " Histoire de l'art. Et toi ? " T'es aussi curieux. T'as envie de tout savoir à son propos, pas que tu veuilles récupérer le temps perdu. Non, t'a juste cette envie de savoir. Tout ce qui concerne Jules, ça t'intéresse. Tu souris en hochant la tête quand elle te propose de te faire visiter. " Avec plaisir ! " Tu serres sa main, toujours aussi souriant. T'es sûrement le gars le plus heureux à ce moment-là.